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Musique et systèmes

MUSIQUE ET SYSTÈMES

Par Jean-Marie Rens, compositeur et analyste

Qu’est-ce qu’un « système » en musique ?

 

Tant dans notre musique occidentale que dans celles d’autres cultures, les systèmes, qu’ils soient élaborés avant la réalisation de l’œuvre ou dans le feu de l’action, sont nécessaires, voire indispensables. C’est du reste, en partie, grâce aux systèmes que nous pouvons avoir la sensation de « cohérence » lorsque nous écoutons de la musique.

 

Certains systèmes, d’ordre syntaxique le plus souvent, sont communs à plusieurs compositeurs, voire plusieurs générations de compositeurs. C’est le cas pour Bach, Haydn, Mozart, Schubert ou encore Mahler qui utilise ce qu’on appelle le « système tonal ».

Au début du XXe siècle, Arnold Schoenberg imaginera une musique atonale et dans la foulée le « système dodécaphonique » que des disciples et collègues comme Webern, Berg, ou encore Stravinsky dans sa dernière période partageront. Après la Seconde Guerre mondiale et sous l’impulsion de compositeurs comme Boulez, Stockhausen ou encore Pousseur, c’est le « système sériel » (appelé aussi sérialisme intégral) qui verra le jour.

 

Un système peut donc être partagé par plusieurs compositeurs aux esthétiques parfois très tranchées, mais il peut aussi être élaboré par un créateur en particulier et n’agir dans ce cas que sur son propre langage. C’est le cas pour Alexandre Scriabine qui imagine une syntaxe harmonique tout à fait singulière ou encore Arvo Pärt avec son système dit Tintinnabuli.
Enfin, des compositeurs comme Ligeti ou encore Steve Reich, élaborent parfois des systèmes très sophistiqués pour composer une seule et unique œuvre.

 

Lundi 15 janvier à 18h

Académie - rue de Neufchâtel 16 - 1060 Saint-Gilles